dimanche 30 janvier 2011

Une confirmation: les salaires ne suivent plus la croissance

Deux sénateurs, un UMP et un P.S., viennent de rédiger un rapport intitulé Prospective du pacte social dans l'entreprise. Il fait le point sur l'évolution et les perspectives des relations dans les entreprises sur les plans économique, juridique et social. La lecture de son résumé est déjà instructive: si les tendances actuelles se poursuivent, « les conflits de répartition continueraient à se résoudre au détriment des rémunérations salariales », « le management exercerait des tensions renforcées sur le travail » et « l'effritement du droit social du travail s'amplifierait ».

Il confirme clairement que dans la société française le salariat est défavorisé depuis des décennies et que cette évolution ne fait que s'accélérer.

Nous en tirerons seulement un tableau, qui est révélateur de cette tendance: il montre bien que les salaires ont été très loin de suivre la progression de la valeur ajoutée, c'est-à-dire de la croissance de l'économie, surtout depuis les années quatre-vingt.


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4 commentaires:

emile red a dit…

Ce qui est fabuleux, c'est de voir la progression de la productivité en regard de la stagnation des salaires depuis 1979.

On nous rabâche sans arrêt que les salaires suivent l'inflation, pourtant si on attache l'inflation à la progression des prix qui doit être peu ou prou équivalente à la progression de la valeur ajoutée, c'est bien un coût de la vie multiplié par deux, en 2007 et depuis 70, qu'on lit sur ce graphique.

A se demander sur quels ressorts l'actionnariat jouera pour augmenter ses profits lorsque la productivité aura atteint les limites du possible technique et humain ? Sera-ce le début de la décroissance ou la fin du salariat et le retour au servage ?

Philippe Renève a dit…

Bonjour Emile

Non, le graphique montre des évolutions en francs constants, c'est-à-dire en éliminant l'inflation: les salaires ont bien progressé plus que l'inflation – mais bien moins que la valeur ajoutée.

Anonyme a dit…

Les calculs de productivité doivent être pris avec précaution, il est probable qu'il soit impossible de les calculer avec exactitude, notamment dans le tertiaire. Pour le reste, c'est une triste confirmation que ce rapport.

Philippe Renève a dit…

Bonjour Wald

Bien entendu, mais la divergence est telle que même si l'estimation de la productivité est entachée d'erreur, le principe reste valable, je crois.