Honte à la pastèque

e fruit ignoble des œuvres contre nature de la coloquinte et du saucisson à l'ail, infâme produit d'une nature divine parfois provocante, ne mérite ni la considération ni la vie, fût-elle végétative.

Dissimulant, avec la plus perverse des fourberies, sa nature maléfique sous la bonhomie scélérate d'une glauque enveloppe, ce fruit de Satan offre à la concupiscence des regards lubriques une pulpe qui évoque si précisément les plus douteux replis du corps humain que la tentation est grande de la déguster avec un speculum.

Immonde image du stupre le plus fornicatoire, il n'est riche en sucs que pour mieux abuser les sens dépravés des libertins, qui en ont fait depuis des temps aussi éloignés qu'immémoriaux le symbole abominable de leurs abjectes turpitudes en le nommant fruit d'Aphrodite.

Ce nom barbare autant que païen, qui ne peut provenir que d'esprits malades et dissolus dans les pratiques les plus luxurieuses, montre bien la nature diabolique de cette créature de Belzébuth, dont le but crapuleux est d'avilir les enfants de Dieu dans les nauséeuses lascivetés des débauches les plus licencieuses.

La famille même de ces plantes libidineuses est une insulte obscène à l'honnêteté et à la vertu des bons chrétiens: les cucurbitacées - on ose à peine écrire un nom aussi graveleux.

Mort à la pastèque, fruit des amours monstrueuses de la citrouille et de la bavette d'aloyau.