Le terme d’archeocons est de toute évidence bien plus approprié que « neocons » pour désigner ces partisans de l’ultralibéralisme à la Friedman-Chicago boys: leur thèses - plutôt des hypothèses prises pour des synthèses - ramènent un siècle en arrière, à une époque où la science économique encore balbutiante préférait les postulats aux raisonnements et se bornait à prôner une non-intervention dans les "mécanismes naturels", adoptant avec courage le parti de s’abstenir de mettre des bâtons sociaux dans les roues dorées du Comité des Forges.
Une doctrine, politique ou économique, ne pouvant être parfaite, doit prendre en compte ses propres faiblesses et comprendre des moyens d’en atténuer les effets.
Or, l’ultralibéralisme des archéocons refuse précisément toute entorse à ses commandements, alors qu’il est évident que certains peuvent causer de gros dégâts humains et sociaux, et en ont du reste causé de terribles, en Russie ou en Amérique du Sud par exemple.
C’est peut-être bien là ce qui fait qu’il s’agit d’une idéologie normative et non d’une théorie ou d’une doctrine : ses adeptes, comme ceux des sectes les plus malfaisantes, refusent de dévier d’un iota de leur credo, même confrontés à la réalité la plus concrète.
L’appauvrissement de millions de personnes, la constitution de mafias et la corruption, la ruine de certains pays même, rien ne les fait reculer dans leur entreprise car elle est du ressort non pas de la raison, mais de la croyance métaphysique qui permet à ses instigateurs des milieux d’affaires de laver en douceur les cerveaux qu’ils veulent rallier à leur combat ploutocratique.
Nous n’avons plus de Comité des Forges, mais le petit cercle d’amis commanditaires de M. Sarkozy en remplit la fonction avec un talent égal et une discrétion bien plus efficace; les lobbyistes en fonction sur internet en sont les modestes appendices locaux.
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