En ces temps d'éclatante prospérité et de bonheur général, il est de bon ton de dire que rien n'était mieux autrefois ; l'ombre d'un regret du passé vous rend ringard, pessimiste et has been. Seul l'avenir a un intérêt ; comme il est de plus en plus incertain, tout est défi, challenge et combat.
Cela étant dit, comparons un peu dans quelques domaines. Comparaison n'est pas déraison.
Hier, on se foutait pas mal de l'environnement mais on utilisait des bouteilles de verre consignées.
Aujourd'hui, COP21 triomphale et plastique jetable.
Hier on ne répandait pas des produits chimiques par millions de tonnes dans les champs.
Aujourd'hui on achète bio.
Hier on achetait des télés cathodiques très chères en économisant sur son salaire.
Aujourd'hui on achète des écrans plats pas chers en économisant sur ses indemnités de chômage.
Hier l'école avait pour but de rehausser le niveau des élèves en leur apprenant des choses qui les dépassaient.
Aujourd'hui l'école se met au niveau des élèves en leur apprenant ce qui les dépasse le moins possible.
Hier les salariés se battaient pour leur emploi et leurs salaires.
Aujourd'hui ils acceptent de travailler plus pour ne pas être mis à la porte.
Hier en cas de morosité de l'économie, on la relançait par l'investissement et la consommation. Aujourd'hui on l'étouffe par une austérité anti-déficits inefficace mais qui arrose les grandes entreprises.
Hier on parlait de stabilité, de perennité de l'emploi.
Aujourd'hui on parle de précarité rebaptisée mobilité.
Hier l'Etat se finançait auprès des citoyens.
Aujourd'hui l'Etat est obligé d'emprunter aux banques, qui le tiennent au creux de leur main.
Hier l'Etat et les collectivités embauchaient des médecins et des infirmières, des policiers et des gendarmes.
Aujourd'hui l'Etat et les collectivités ferment des hôpitaux, suppriment des postes de fonctionnaires et installent des radars au bord des autoroutes et des caméras dans les villes.
Hier on protégeait notre économie avec des droits de douane.
Aujourd'hui on la protège par des subventions aux entreprises.
Hier on gérait la France.
Aujourd'hui on gère les handicaps de la France face à un monde qu'on a totalement ouvert.
Hier on combattait les monopoles.
Aujourd'hui dans tous les grands secteurs de l'économie les concentrations sont faites et il ne reste qu'un, deux ou trois géants qui s'entendent comme larrons en foire.
Hier beaucoup d'entrepreneurs, de culture industrielle, avaient le souci de la prospérité à long terme de leur entreprise, avec une clientèle fidèle et une gestion soucieuse de l'avenir.
Aujourd'hui les financiers au pouvoir exigent un profit maximal immédiat, quitte à couler l'entreprise à terme.
Hier les entreprises produisaient en France et tentaient de s'implanter à l'étranger.
Aujourd'hui les entreprises délocalisent leur production à l'étranger et spéculent en France.
Hier était bien ce qui était éprouvé, durable et bien connu.
Aujourd'hui est bien ce qui est nouveau, éphémère et jetable.
Hier il y avait parfois des crises.
Aujourd'hui depuis quarante ans on nous dit que l'économie est en crise.
Hier on espérait que demain serait mieux. Aujourd'hui on sait que demain sera pire.
La finance, le marketing et la communication sont passés par là.
2 commentaires:
Vous commencez l'année dur, Philippe ! (Up)
Bonjour Up. La com' officielle et la plupart des médias nous endorment doucement et nous empêchent de voir certaines vérités. Il faut les rappeler de temps en temps !
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