mardi 17 mai 2011

Un champion au fond à gauche

Coup de gueule contre les langoustines de la presse et la troupe vociférante de lecteurs-pagures.
Un petit témoignage de l'emprise du fric sur l'information, particulièrement sportive, et l'armada d'aficionados aux esgourdes stériles à la vision parcimonieuse et au mucus dégoulinant.
Vous savez comme il est redondant de voir au moindre titre Européen ou Mondial de nos valeureux footballomanes ou rugbypèdes une noria de bavasseurs nous rendre compte ad vomitam jusqu'à la marque du slip des interférants ou à l'âge de leur artériosclérose.

Mais comme dit une humoriste qui possède un sens inné des réalités vraies, véritables et vérifiables, "on ne nous dit pas tout".

D'abord une question : connaissez-vous Mios ? Ou Biganos ?
Non ce ne sont pas des îlots aux sabots d'Hélène, loin du vacarme hautement actuel, loin de la mer Égée et du paradis de la moussaka, nous sommes dans deux petites villes Girondines. Villes de si peu d'importance sur une carte Michelin qu'elles doivent mettre en commun leurs ressources pour être visibles chez Bibendum et pour entretenir un club de Hand-ball.

Un tout petit club autour d'une famille, né en 1970, pas de ceux dont on fait une encyclopédie ou un almanach vermoulu, non un petit club, bien remuant, à l'image de son équipe première féminine et pour une si jeune structure, un palmarès étonnant.

Là nous ne sommes pas au PSG ou chez les SPOUNTZ de Big-nose / California, nous côtoyons les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon, les pins maritimes et les chenilles processionnaires. On y fréquente plus souvent les pare-feu pour se rendre à l'école que les routes secondaires, on a plus de chance d'y rencontrer maître sanglier que maître Collard. Et pourtant, envers et contre tout, surtout la loi du pognon qui fit rétrograder récemment deux autres très grands clubs du département en division 2, nos Miossaises tiennent la barre, la très grande barre, pas de ces petits trophées de pacotille-plastique qu'on donne aux enfants pour les encourager, non, non... dimanche 15 mai 2011, elles sont devenues Championnes d'Europe.

Si si, n'écarquillez pas les yeux, je vous jure, il y a au fin fond du plus grand département de France, perdue entre landes et océan, noyée sous le sable et le soleil, une équipe CHAMPIONNE d'EUROPE, mais qui l'eût cru ?
Sans doute que le titre n'est pas assez porteur pour paraître à la une, sans doute que cette équipe de briques et de brocs n'est pas à la hauteur des cachets de quelques journalistes télévisuels, sans doute qu'une seule équipière de France ne vaut le déplacement, un gaspillage d'encre ou l'usure d'une caméra. Sans doute que ce titre n'est pas le plus prestigieux, les scribouillards nous dirons que c'est un accident, qu'il y a mieux dans notre pays, vous savez ces clubs qui roulent sur l'or, qui voyagent première classe et consomment caviar, ces clubs qui se paient à millions mercenaires et stages techniques, pourtant malgré les tempêtes dévastatrices, les fifrelins qui rentrent au compte-goutte, les départs alléchés vers d'autre cieux, elles sont au sommet, pas l'Everest, sûr, mais le K2. Cela ne mérite-t-il pas mieux qu'un entrefilet de cinq lignes dans la presse nationale spécialisée ?

Cinq lignes, de quoi ruiner toute volonté, le dédain du gratin pour la plèbe, une insulte à la raison, une envie parfois de mettre son pied où il est mérité lorsqu'on se souvient du carnage audiovisuel et journalistique de la débâcle footballistique mondiale et des milliers de lignes, centaines d'articles, dizaines d'interventions ministérielles et demi-douzaine de commissions pour ne rien changer.
Je me souviens d'une affiche, il y a peu, sur laquelle beaucoup ont débattu de telle ou telle symbolique, qu'ils ne s'inquiètent pas, à Mios-Biganos, elles jouent au Hand-ball et non à dégoiser sur la longueur du short ou la hauteur de talons présents sur les affiches... elles n'en ont pas... d'affiche, et malgré tout, n'en déplaise aux collets montés, aux braguettes crispées, aux stylos mal embouchés, elles sont CHAMPIONNES d'EUROPE...

Emile Red

18 commentaires:

Philippe Renève a dit…

Merci à Emile pour son texte qui montre que le sport peut être efficace en étant modeste, et que la valeur n'a pas besoin du fric et des supporters embrigadés...

Philippe Renève a dit…

Et bravo aux filles de Mios-Biganos !

emile red a dit…

Je savais bien que la fin de cet article ferait éructer les cheminées de certaines chaumières, ça n'a pas trainé.

Au moins si le courage n'étreint pas les caqueteurs qui aiment à rouscailler dans le dos, ça les fait dégoiser en rond, et toujours ce "je ne sais quoi" de pathétique à vouloir confirmer leurs impressions par cautionnements mutuels.
Confirmer quoi d'ailleurs, qu'ils ne savent pas lire ?
Qu'ils s'imaginent en nombril planétaire ?
Qu'ils sont piètrement assurés ?

Ah que j'aime être un porc quand les odeurs de soue sont si lointaines, toujours prêtes à encenser les caquetages dégoulinants des chantres de Riposte Laïque.
Faut-il être si peu digne...

Bah !!! D'un autre côté le pachyderme fait du buzz, nul besoin de s'inquiéter du "page rank".
Le pendant néo-conformiste de Gogovox est né...

Philippe Renève a dit…

Néo-conformiste et en voie d'amarinage (hi), en effet.

Cela dit, on aimerait que ces commentateurs viennent porter la contradiction ici même, où on n'insulte personne, plutôt que de désigner d'un doigt vengeur ce qui peut selon eux provoquer des réactions animées.

Anonyme a dit…

Jolie passe Emile .

Les invalides estivaux de cannes , les jaculents événements qui dégoulinent et les yachts bling-bling ont la cote chez les journaleux neus-neus et à la bourse des coqs à crête pas punk .

Le galinat se porte bien .

Bravo les championnes d' Europe .

Je serai absent quelques jours là .

Bien à vous .

Rocla

emile red a dit…

Merci bien Cap'

et bon voyage si voyage il y a...

Philippe Renève a dit…

A bientôt captain, revenez-nous vite.

emile red a dit…

Tiens, Miss Taliban vomit son venin, j'hésite entre lui offrir une consultation chez l'ophtalmo ou chez le psychiatre plutôt lui proposer un stage en usine de chaussure ou en call-center.

J'adore les benêts qui répondent aux questions qu'on ne leur pose pas, genre je n'y connais rien mais j'ai réponse à tout.
Ces mêmes intégristes qui veulent imposer leur vision de la liberté parce qu'en face le peuple est trop stupide pour savoir ce qui lui convient.

Je souris de les voir se débattre dans leur montagne de contradictions afin de flatter compulsivement leur ego, il leur est si facile de déconstruire tout propos pour les faire correspondre à leur imaginaire sentencieux.

En revanche, se confronter à leurs apories, remettre leur dogme en question, douter de leur raisonnement spécieux leur restent une tâche trop complexe, il est si accommodant de bastonner à tout va, de vilipender, de dénigrer, de calomnier le contradicteur et son discours... mais surtout de ne jamais l'affronter.

Les petits juges se veulent intègres, incorruptibles, intouchables, ils sont l'éclair de la vertu, le tonnerre de la probité.

Oui, bon, ce sont des puritains, des docteurs de la pensée, des poseurs de fatwa... des talibans quoi... et que dire de leurs zélateurs éléphantesques...

Philippe Renève a dit…

Bonjour à tous

Oui, Emile, il y a des gens qui appellent débat non une confrontation d'idées mais des anathèmes, des insultes, des agressions qui sont la tasse de thé des Gogovoxiens.

Je rappelle le titre de ce blog: Les raisons de la liberté. Il ne peut y avoir de véritable liberté sans la raison qui la contraint au respect des autres.

Anonyme a dit…

La liberté est un truc qui s' attrape à la naissance . Ce pourquoi tant qu' elle existera son souffle doux et pénétrant permet de s' écarter des discutes en levrette à la manière des chiens constipés .

Un fantastique remède contre la pensée chloroformée .

Reviens d' un petit séjour hospitalier d' où je constaté les jolis atours des infirmières et de demain .

Rocla

Philippe Renève a dit…

Rien de trop fâcheux j'espère, captain ?

Anonyme a dit…

Un petit problème vésical , résolu . Je suis comme une nonne Dijonnaise qui pète la santé :-))

Même virtuellement votre question fait plaisir Philippe , le net pourrait aussi servir à ce genre de courtoisie .

Bonne suite à vous Mister Renève des belles fleurs .

Rocla

Philippe Renève a dit…

Ah, bien. Après ça, vous ne la prenez plus pour une lanterne, je pense...
Merci pour les nonnettes de Dijon !
Il n'y a que sur les sites voyous que la courtoisie n'existe pas, voyons captain. Ici c'est tout naturel.

emile red a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
emile red a dit…

J'ai une fâcheuse tendance à laissé la machine qui chauffe et internetise se reposer le week-end ainsi que la pompe qui me bat et les orteils en éventail.

Désolé pour les tristes nouvelles de ta vésicule Cap, pourtant je constate que celle-ci a fait faire un grand pas à la science en démontrant expérimentalement que l’œil n'est en aucun cas lié au système digestif comme c'en est le cas pour l'oreille.

Nous ne pourrons plus dire il a l’œil bilieux comme nous disons il a l'affamature ventratoire sourde.

Et souvenons nous du dicton bourguignon :

"La moutarde vient uniquement quand l'os pisse de bonne et la nonnette de Dijon."

Pour cela, qu'à ce propos, on dit à Bordeaux que le cas ne l'émeut pas mais le Bourguignon Sina pisse alba (blanc).

Anonyme a dit…

Ouille le Emile aussi pète la santé ...:-))

Pendant les quelques jours où j' étais cliniquement vivant j' ai eu le temps de me poser la question :

urètre ou ne pas urètre ...

Après , j' ai eu mon ordre de miction !

Rocla

Philippe Renève a dit…

Ce n'était qu'un pis-aller...

Anonyme a dit…

Meuh oui :-))