dimanche 13 mars 2011

11.3.11: la fin de l'électricité nucléaire bon marché

Après le terrible séisme et le tsunami ravageur au Japon, la menace de catastrophe pesant sur deux réacteurs nucléaires, quelle qu'en soit une issue qu'on souhaite inoffensive, ne peut que faire remettre en cause partout dans le monde la sécurité des installations de ce type.

Ce qui n'était que des craintes sur les dangers potentiels du nucléaire, minimisées par les entreprises concernées, avec souvent un manque de transparence évident dans des pays comme la France, est devenu une réalité qui fera peut-être bientôt frémir: un Tchernobyl à 250 km de la mégapole de Tokyo.

Au-delà de la tragédie qui semble se dessiner, et dont l'ampleur possible fait peur, il est probable que les coûts de production de l'électricité nucléaire augmenteront massivement dans les prochaines années. Aucun pays ne voudra plus prendre un risque devenu tangible, tant par les séismes comme ici que par d'autres causes (attentats, chute d'avions, etc.); les systèmes de sécurité devront être puissamment renforcés à coups de milliards d'euros.

La fée électricité de nos aïeux, maintenant si banale et indispensable, risque de redevenir un produit cher.


Image: capture d'écran TV NHK.

16 commentaires:

Philippe Renève a dit…

Les choses évoluent très vite. Il semble maintenant que seul un réacteur de Fukushima soit en cause, mais la menace est hélas bien réelle et terrifiante.

ardèche a dit…

Bonjour,
les "anti" sont pris depuis des années pour des gogos. Le nucléaire est une énergie propre, puisqu'on vous le dit. Cette 2ème menace, après Tchernobyl, qui s'est arrêté au Alpes! ne sera pas hélas la dernière. Avant les centrales, l'électricité n'existait pas? Là encore les intérêts sont primordiaux. Il existe des alternatives, qui veut les mettre en place?
Et puis quelque chose qui me choque : tous ces morts et le gouvernement français qui demande à "ses ressortissants" de s'éloigner de la région de Tokyo. Il est vrai qu'un vivant français vaut plus qu'un Japonais. Il aurait été bienvenu d'appeler ces "ressortissants" à aider ce pays où ils vivent et font leur carrière, bien payés, c'est sûr. Par contre des secouristes des BDR, Vaucluse, Var, Monaco, Corse sont partis avec du fret,ils n'ont pas dû recevoir la consigne....

Philippe Renève a dit…

Bonjour Monique

Vous savez, les familles françaises vivant au Japon ne peuvent guère aider: on ne s'improvise pas sauveteur en face d'une telle catastrophe. Il faut du matériel, de la pratique et de la disponibilité.

ardèche a dit…

Je suis bien d'accord. Ce ne sont pas les français que je visais, mais ce gouvernement qui n'en rate pas une. A chaque événement, une prise de position. Une phrase, une formule, une recommandation, un ordre etc....

emile red a dit…

Ce sont trois réacteurs qui sont en grand danger en ce petit matin.

Juste un petit rappel, en 1999,lors de la tempête, la centrale du Blayais, qui n'avait subi aucun séisme, ni tsunami, c'est retrouvée arrêtée avec forte crainte tout simplement parce qu'une parti de ces équipements avaient été inondés.

Pour les habitants du nord de la Gironde avec un minimum de conscience des risques, ce fut un brutal rappel à la réalité de cette fée qui se transforme en monstre quand elle passe par les mains des apprentis sorciers d'Areva et d'EDF.

Pourquoi en serait-il autrement au Japon ou ailleurs. Seul les profits à court terme sont les moteurs de cette fuite en avant non maîtrisée. Et le problème n'est pas limité à l'électricité, l'agriculture, l'agro-alimentaire ou l'industrie sont dans le même bateau de la course à la bourse avec leurs produits phyto, leurs OGM, leur phtalates ou autres poisons grassement éparpillés sur l'ensemble de la planète.

La pire vision de toute cette catastrophe reste la mesquinerie, la petitesse, la trahison, en un mot la pourriture du milieu financier qui est en train de ruiner totalement le peu restant au peuple japonais.

Quand allons nous tous les pendre haut et court ?

ardèche a dit…

bonjour Emile, bonjour à tous

le nucléaire est une énergie "propre" tant qu'il n'y a pas problème. Cette idée est défendue par les Verts qui ne sont plus crédibles, tant ils ne sont plus pris au sérieux pour d'autres raisons. Nous assistons à un grand banquet où les riches viennent manger, sans payer, et repartent les poches pleines. Trop nombreux sur la surface du globe. Avant que nous ayions acheté la corde et trouvé un gibet assez grand, nous serons tous irradiés, mais comme nous serons morts d'une autre saleté avant quelle importance !

Philippe Renève a dit…

Bonjour Emile, bonjour Monique, bonjour à tous

En effet, nous avons une parfaite illustration des effets ravageurs de cet esprit de lucre qui régit de plus en plus le monde économique, encouragé par le néolibéralisme qui déréglemente à tout-va.
La priorité étant le profit à court terme, les conséquences néfastes des décisions, même tragiques, ne peuvent pas prises en compte de façon satisfaisante.
Un milliard d'euros de profit en dix ans et des milliers de morts, des zones inhabitables, cent milliards de coût pour la société tout entière dans trente ans ? Oui, pas de problème. Quand la catastrophe arrive, les décideurs d'origine (économiques et politiques) ne sont plus là, les investisseurs qui en ont tiré profit non plus.
Le court-termisme est en marche et le long terme est bien loin.

ardèche a dit…

Deux forces dirigent le Monde le sexe et l'argent. J'enfonce une porte ouverte, mais il est bon de ne pas l'oublier. Le sexe entraine la pédopornographie (entre autre)l'argent l'écrasement, et plus si affinités, des moins nantis. Relisons les fables de La Fontaine, Esope pour les plus érudits, tout y est. Rien ne change, la nature humaine pouah!

Philippe Renève a dit…

En effet, la nature humaine ne change guère. C'est bien pourquoi il faut que la société mette des limites aux comportements des individus nuisibles pour les autres et la société.

C'est ce que le néolibéralisme refuse au nom d'une prétendue liberté qui n'est que celle des puissants.
En déréglementant, en acceptant que les comportements les plus égoïstes et antisociaux s'expriment sans freins, cette idéologie ne peut que favoriser les inégalités, les injustices et même, comme on le voit ici, les catastrophes les plus terribles.

emile red a dit…

"Le sexe entraine la pédopornographie"

Euhhhh ???

Je ne suis pas sûr de comprendre.

Le sexe est naturel, bénéfique, agréable et très souvent frondeur. Le réduire à l'abject qu'est la pédo me semble un raccourci plus que dangereux entérinant tous les excès idéologique et religieux contre lui.

Je suis même de l'avis contraire, si le sexe était moins "tabouisé", je pense sérieusement que la pédo dont les deux principaux moteurs sont le fric et la frustration diminuerait fortement d'elle même.

De plus et en complément, la responsabilité politique, celle qui entretient la déconscientisation, est au même chef un des nerfs de l'ensemble du commerce du sexe, pédo y compris.

En venir à dire que le sexe dirige le monde, je dis tant mieux, c'est bien plus constructif et d'autant moins destructeur et mortifère que le commerce des armes ou le poker de la bourse.

En tout cas, au lit, entre personnes conscientes et consentantes les dangers pour autrui se réduisent à néant.

ardèche a dit…

Entre personnes conscientes et consentantes, d'accord. Mais n'est-il pas une débauche, comme pour l'argent, qui amène à des excès ?

Philippe Renève a dit…

Je crois que Monique utilisait un raccourci un peu rapide:le sexe "entraîne" la pédopornographie comme l'appétit mène au cannibalisme. Les seconds sont des déviations nuisibles humainement et socialement des premiers, qui ne sont que des instincts indispensables.

ardèche a dit…

Mais n'y a-il pas? Excusez-moi pour la faute. En effet, je suis lente pour la rédaction et rapide pour faire mal interpréter mes idées. Ce sont ces outrances qui posent problème.

emile red a dit…

Une débauche ? Je ne crois pas.

Je ne peux même pas imaginer que ce peut être comparé à l'argent, ce me semble en être la totale et parfaite antithèse.

En quoi la nature pourrait-elle être une débauche quand elle reste la nature ?
Vous confondez peut-être le sexe avec la perversion, mais comme pour l'argent, la perversion ne nécessite pas consentements mutuels ou bien nous retombons immanquablement dans l'état de nature.

L'argent en tant que monnaie est un outil facilitant les échanges, l'argent au sens large est une perversion de l'argent outil d'échange, comme un marteau peut être pervertit de son utilisation première et devenir une arme.

Nous touchons ici le principe originel de liberté. La liberté ne peut être que par la liberté du groupe à laisser libre chacun, et la liberté de chacun se limite à ne pas entraver la liberté du groupe.

L'individu agissant au nom de sa propre liberté sans se préoccuper des libertés individuelles du groupe génère des inégalités incompatibles avec la liberté du groupe.

Or jusqu'à démonstration du contraire, l'excès de sexe ne dénature en rien la liberté d'autrui a contrario de l'excès d'argent.

Anonyme a dit…

Salut Philippe,

Bon, je ne me prononcerai pas sur le sujet, manque de formation et d'information obligent. Surtout par rapport à la gravité réelle de cet accident.

Philippe Renève a dit…

Bonjour Waldgänger

En effet; TEPCo et les autorités japonaises ne délivrent que très peu d'information sur les détails de la catastrophe, qui ne fait peut-être que commencer: il semble que les systèmes de refroidissement ne soient toujours pas fonctionnels, ce qui laisse le problème intact.