jeudi 30 juin 2011

Les bonnes rencontres

C'est l'histoire de deux petits Italiens, Michel 1m56, Anna 1m48. 

Michel est né le 5 janvier 1885 à Olmo Al Brembo, commune près de Bergame, Lombardie. 

Anna, le 5 juillet 1891 à San Damiano Macra, commune près de Cuneo, Piémont.

Pour une historienne de ma trempe, les dates exactes sont importantes (clin d'œil). 

Si vous persistez à me lire, braves âmes, comme ils disaient, vous découvrirez comment ces deux-là se sont retrouvés mari et femme tout en étant tante et neveu et sans qu'il y ait consanguinité. 

Je sais faire naître le frisson du suspense, non? 

Petits mais courageux, nous l'allons voir tout à l'heure à l'eau de la claire fontaine ou à travers La Fontaine qui volait les fables des autres, nous ne sommes pas voleurs nous! 

Michel, orphelin de mère, morte à sa naissance, qui avait une sœur plus âgée, déjà au couvent où elle décèdera de la grippe espagnole (déjà elle), se retrouve seul avec son père, un vrai Lombard, presque un Viking (j'ai les photos en cas de besoin d'alibi), grand, blond, les yeux bleu clair, la moustache conquérante. Enfin, le vrai de vrai. J'en entend deux ricaner : manquait plus qu'Erik le Rouge dans cette historiette. Exploitant forestier. La guerre (déjà elle) les transformera en exilés. 

Anna, orpheline de père, petite dernière de la fratrie, perd sa maman de la grippe espagnole (encore elle). Elle avait une sœur, plus âgée, chez qui elle se réfugie, pendant la guerre (encore elle). 

Le Viking dit à son fils devenu adolescent : 

- allons voir en France, dans le haut-Var, si il n'y a pas des forêts exploitables. Nous pourrions reprendre notre métier. 

Ils vinrent à Ampus, allez savoir pourquoi ? 

A Ampus, vivait Agnès qui venait de recueillir sa jeune sœur. Vous me suivez toujours ? 

Orlando était coureur de grands chemins et  autres choses. 

Il rencontre Agnès et comme il fallait qu'un veuf avec un enfant soient nourris, logés, le linge entretenu etc... il épouse Agnès. Bien lui en a pris ou mal, c'est selon. 

Agnès, ma grand-tante, chargée d'une sœur, d'un mari et d'un beau-fils (en ce temps-là, on avait la valeur de la famille [clin]) n'était pas portée sur la rigolade, ou alors les jours de fête qui étaient rares.

Quand son homme rentrait après une de "ces courses", c'était des cris et des coups de balai. Pas assez de moyens pour acheter un rouleau à pâtisserie pour tapisser les murs du sang de ce sans vergogne. 

Arbitres : Anna et Michel ou Michel et Anna selon que vous soyez féministe ou macho. 

A force d'arbitrer, ils se sont alliés.

 Et par ce hasard qui fait que seules les montagnes ne se rencontrent pas, je sais Emile "resucée", Agnès, épouse d'Orlando, sœur d'Anna et belle-mère de Michel est devenue.... Vous avez deviné, la belle-mère de sa sœur. 

De cette rencontre, la grande couveuse universelle a permis l'éclosion d'un grand crapaud (1m85) mon oncle et d'une petite crapelle (1m58), ma maman. 

Ce pourquoi je suis petite et grande à la fois. La modestie devrait m'étouffer, mais elle peut pas. 

La toise ne vous pose pas problème, j'espère ? 

Votre humble narratrice.

Ardèche.

lundi 27 juin 2011

Une évaluation de l’impérialisme pois-chichien en France et en Europe

Depuis la plus haute Antiquité au bas mot, le funeste légume nommé pois chiche (Cicer arietinum) a été de l’homme un des principaux ennemis. Son nom dans notre belle langue française vient de sa dénomination latine cicer dérivée du grec ancien kickere des populations du nord de la Grèce. Cette racine se retrouve dans le vieux prussien keckers « pois », l'arménien sisern et aujourd’hui dans l’italien cece, dans l’allemand Kichererbse, dans le néerlandais kikkererwt  ou même dans le berbère ikiker. 

Au Moyen Âge, on attribuait au pois chiche diverses propriétés dont celles de provoquer des urines, favoriser les menstruations, relâcher la constipation et augmenter la puissance du coït. Malheureusement, on lui reprochait aussi de provoquer de la flatulence de même que des ulcères aux reins et à la vessie : « il boursoufle la chair du corps et y fait une opération pareille à celle qui fait levain en paste », écrivait-on à l'époque.

Levain en pâte : l’expression traduit bien le pouvoir méphitique de l’ignominieuse graine qui est maintenant, comme sait bien tout chrétien avisé, un des supports préférés de la propagande arabo-islamique. Celle-ci est en effet parvenue, on ne sait par quelles manœuvres hideuses, à imposer sur nos tables le plat barbare nommé couscous, dont la plupart des recettes comportent ce légume maléfique.

Un collectif de scientifiques de très haut niveau rassemblé dans la très célèbre ASFCI (American Society for Fighting against Chickpea Imperialism) a récemment, dans une magistrale étude non publiée dont nous avons pu prendre connaissance malgré une série d’obstacles dressés sur notre route lumineuse vers la vérité par les services secrets arabo-musulmans, montré de façon indiscutable les faits suivants.
95,6% des Américains et 96,8% des Européens connaissent le pois chiche et 82,1% (respectivement 87,9%) en consomment au moins une fois l’an. Parmi eux, 56,3 et 62,4% estiment ne plus pouvoir s’en passer dans le couscous : l’épouvantable addiction est avérée de façon éclatante.

Il est désormais parfaitement établi, et nul ne saurait en douter sauf à refuser toute vérité, que la propagation du pois chiche est depuis au moins trois siècles préméditée, initiée et organisée voire effectuée par les pays arabo-musulmans les plus pervers, c'est-à-dire la totalité d'entre eux, afin de miner par l'assiette la santé physique et mentale de nos populations laborieuses et craignant Dieu comme il est juste. Arabie Saoudite et Iran, bien que non arabe mais tout à fait persan, sont les chefs de file de cette ignoble entreprise dont les preuves sont connues de chacun : rien ne peut permettre de remettre en cause cette triste constatation pour un citoyen honnête et sensé, sinon une complicité manifeste et criminelle avec ces menées impérialistes.

Toutefois, la rumeur publique affirme depuis quelques années que de nombreuses personnes dont la bonne foi semble réelle (mais cela reste à vérifier) se demandent de quelle façon l'épouvantable légume parvient à pervertir le corps et l'âme des Européens de la si terrible manière que nous remarquons tous. Rappelons ou apprenons à ces malheureux innocents que le pois chiche est doté d'horrifiques pouvoirs carminatifs qui sapent peu à peu les fondements mêmes de nos esprits occidentaux en y glissant de façon subreptice les vents abominables du doute nauséabond et de la fétide attirance pour l'islam.

Au reste, la sagesse de nos belles nations européennes et chrétiennes connaît depuis des siècles la nocivité de ces funestes aliments. Rabelais écrivait déjà (Quart Livre, I,2)

« Si Panurge sçavoit que pois cice (sic) est poison du diable pour le boyau culier. »

Européens, Français, l'ennemi est dans nos assiettes. Luttons contre cet impérialisme atroce pour défendre la civilisation admirable qui a produit Michel-Ange, le jambon de Parme et le beaujolais nouveau.


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N.B. Au nom de la science et en raison du caractère indiscutable des faits présentés dans le texte, tout commentaire semblant s’élever contre un ou plusieurs d’entre eux sera bien évidemment supprimé séance tenante et son auteur poursuivi en justice pour négationnisme, sans préjudice de sévères représailles du Saint-Siège.

lundi 20 juin 2011

Putain d' accident... 25 ans déjà

Salut Monsieur le pitre, 

Si tu nous vois sur ta planète de maintenant sache que ta langue vivante a disparu avec toi. 
T'es l'histoire d'un mec, bon, un mec voilà (maint'nant on dit voilà) genre salopette pas plus haut que ton cul, orné de la plume tricolore qui nous a tant fait marrer. Accoudé sur ton pont tu verrais toujours l'eau couler de plus en plus trouble.
Dedans les cadavres pas encore morts de tous les corrompus de la terre. Pêle-mêle des blancs noirs jaunes un peu comme ta plume. 
Grenouilles bovines éclatées, sachant tout professionnels, tous les farceurs-attrapeurs soumetteurs  foutremetteurs pandanslatronchemetteurs.
Les guerriers du stylographe originaires de Tourcoing n'ont toujours pas fini leurs stocks d'engins meurtriers. Anciens combattants de la plume sergent-minor, jour après jour ils nous décrivent avec délectation comment avec le génie humain on peut tuer en une seconde cent mille fois plus d'habitants du quart-monde plutôt que de fêter une journée un mec comme ce Rital que tu connais, qui lui ne se prenait  ni au sérieux ni d'ailleurs ne se prenait même pas du tout . 

Tes gants de boxe c'était pour jouer du violon. T'avais un peu du mal pendant le mois de joint pendant que d'autres picolent toute l'année...
Et ta gère comment va-t-elle? Maint'nant beaucoup savent faire rire sur les scènes certains ont du talent, toi tu avais du génie. J'en connais un autre du nom de Desproges qui avait ton sens de la dérision et lui c'était pas un cancer du bras gauche . 

Bon, c'est pas l'tout, faut qu'j'aille éplucher les patates pour midi....

Salut... le mec.

Rocla
  

dimanche 19 juin 2011

Les aveux du ministre de l'industrie

M. Eric Besson, homme politique célèbre pour sa conception particulière de la loyauté et industrieux ministre chargé de l'industrie, vient dans un entretien avec Le Monde de confirmer deux choses qui étaient niées jusqu'à présent par le pouvoir politique.

Tout d'abord, il avoue benoîtement à propos du libre-échange :

"Il nous faut convaincre que l'ouverture des échanges peut être un bienfait pour nous aussi, si nous poursuivons nos efforts de réforme et d'adaptation." 

C'est dire clairement qu'à l'heure actuelle la libéralisation forcenée des échanges , c'est-à-dire la quasi-suppression de droits de douane avec des pays comme l'Inde ou la Chine, n'est pas un bienfait pour nous. Elle ne peut le devenir qu'avec "des efforts de réforme et d'adaptation" – comprendre accepter la désindustrialisation de nos pays, la baisse des salaires et la hausse du chômage.
Remarquons du reste que ce il nous faut convaincre n'implique nullement que la proposition soit vraie, mais simplement que le gouvernement doit le faire croire.

Plus loin, à la question "Jean-François Copé, reprenant l'idée de la TVA sociale, souhaite une TVA anti-délocalisation. Y êtes-vous favorable ?", il répond :

"Oui, l'idée de transférer des charges des entreprises vers un impôt reposant sur une autre assiette, comme celle de la consommation, mérite d'être débattue."

Le roi est nu : cette TVA "anti-fuites" est bien un transfert de charges des entreprises vers les consommateurs, c'est-à-dire les ménages, favorisant un peu plus les premières au détriment des seconds. 
Quand on pense que certains nigauds se prétendant de gauche soutiennent ce genre d'initiative, on se dit qu'il y a beaucoup à enseigner en matière économique dans notre beau pays.

Allons, M. Besson est un très mauvais ministre : non content de quitter une interview TV en marmonnant des grossièretés comme le premier rappeur venu, il ne sait pas tenir sa langue et avoue tout haut ce que le pouvoir dissimule soigneusement. Mais remercions-le pour sa franchise, fût-elle involontaire.

mardi 14 juin 2011

Fenêtres


Hérault, avril 2011




Var, avril 2011


Var, avril 2011


Drôme, avril 1992


Cliquer sur les images pour les agrandir.

Photos Philippe Renève

lundi 13 juin 2011

Merci à François Morel: "Ferme ta gueule, Luc Ferry"

Qu'il nous soit permis de féliciter et de remercier haut et fort François Morel, dont on apprécie depuis longtemps le talent, pour cette étude du cas Luc Ferry qui joint la force expressive à la finesse de l'analyse.




Il n'y a rien à ajouter.

Hâtons-nous de le remercier car à ce train il ne moisira pas dans les studios de France Inter.

dimanche 5 juin 2011

L'oiseau des forêts

C'est un des noms familiers de la céphalanthère rouge, Cephalanthera rubra (Linné).



Cliquer sur une image pour l'agrandir et afficher un diaporama.




Sans aucun doute, elle est une de nos plus belles orchidées et je confesse une faiblesse toute particulière pour la délicatesse de ses fleurs. Elle aime les bois clairs, de résineux, de chênes et de hêtres.



Absente des régions cristallines, elle est souvent peu fréquente, notamment en Bourgogne. 



J'ai eu la chance de trouver cette jolie population il y a deux ans non loin de Dijon.




Comme toute la flore cette année, ces plantes sont en avance et fleurissent deux semaines plus tôt qu'une année normale.



Quarante et un pieds fleuris ce 5 juin 2011, répartis sur quelques dizaines de mètres d'un talus de forêt, car la belle aime prendre ses aises et faire désirer ses coquetteries.





Merci à elle de nous offrir la grâce des courbes tendres de ses fleurs. Je ne désespère pas de voir un jour une d'elles s'envoler avec élégance à la poursuite d'un papillon charmeur...

Photos Philippe Renève

mercredi 1 juin 2011

Le phénomène banlieue: la négation de l'évidence

D'aucuns, tout en se prétendant sociaux, soutiennent crânement qu'il n'existe pas de lien entre habitat et comportement social et que les incivilités (terme moderne désignant le comportement des voyous) et la délinquance sont des traits inscrits dans les gènes de populations immigrées.
C'est pourtant une énormité aveuglante que de nier l'influence des véritables ghettos que peuvent être les quartiers pauvres modernes.

Mais comment donc ces phénomènes de banlieue pauvre ont-ils évolué ?
Avant la révolution industrielle du XIXe siècle, riches et pauvres cohabitaient souvent dans les villes, très peu peuplées par rapport aux campagnes. Avec l'exode rural, un prolétariat s'est ajouté massivement et des quartiers pauvres ont vu le jour, avec une accélération très forte après 1945 où l'immigration a pris une part grandissante.

Ainsi dans les années 50 et 60,  les quartiers les plus défavorisés étaient des bidonvilles où régnait la loi de la jungle, que les HLM ont remplacés dans la seconde décennie. Mais les barres HLM, construites autant pour séparer que pour loger, étaient tout aussi lamentables que maintenant; on savait que la délinquance sévissait, que dans les caves il s'en passait de belles, qu'elles étaient des repaires de sales gamins en bandes. Mais on n'en parlait guère, car il n'y avait pas de Marine, de Sarkozy et de sites internet droitisants pour monter tout cela en épingle.
Et s'il n'y avait pas de voitures brûlées, c'est que les voitures étaient bien plus rares que maintenant... Mais les vélos volés, on connaissait !


Il y avait ce qu'on appelait des voyous dans les quartiers "populaires"; on ne s'y risquait guère à la nuit tombée.
Maintenant on ne parle plus de voyous, qui sans doute n'existent plus à l'ère numérique (il est vrai que les escrocs du net et de la pub prennent de la place), mais de jeunes des banlieues, en les mettant tous dans le même sac; c'est plus commode et ça entretient le rejet et renforce encore le caractère de ghetto voulu de ces quartiers où on loge ces modernes ilotes, main d'œuvre bon marché et peu exigeante.


Il y a deux grandes différences entre les deux époques. Dans la première, les gamins dealaient des bouteilles de vin et d'alcool entre eux. Dans la seconde, la drogue multiplie la délinquance à proportion du chômage, qui est lui aussi une donnée nouvelle. Il est des endroits dans le pays où des trafics sont notoires, connus de tous et bien sûr de la police dont l'action est visiblement insuffisante pour les éradiquer; on préfère lancer les forces de l'ordre sur la piste des clandestins mythifiés et des chauffards virtuels. Et quand les gamins se font prendre, ils apprennent en prison d'autres formes de délinquance et deviennent des caïds. Tout est en place pour faire de ces quartiers des zones de non-droit qui effraient très opportunément le brave électeur. Le décor sied à la comédie.


Réserves de main-d'œuvre, tampon du chômage, ces quartiers sont évidemment des ensembles de population où la pauvreté, voire la misère, et une promiscuité qui ne doit rien au hasard, créent de la délinquance, des comportements asociaux et des phénomènes de bandes quand ce n'est pas de gangs. Les inévitables regroupements ethniques aggravent la communautarisation, qui arrange bien le pouvoir politique qui s'en sert comme d'un épouvantail efficace pour effrayer les moineaux électeurs. Tout cela s'est produit – comme d'habitude – avec trente ans d'avance aux Etats-Unis, où les blacks suburbs ont carrément explosé de violence dans les années 60 et 70 et sont devenues des ghettos impénétrables. Il est facile de voir que ces événements n'ont en rien modifié la politique publique française en matière d'urbanisme, de logement et de travail.


Les quelques centaines de milliers de pauvres urbains des années 50 sont devenus des millions, avec un exode rural accepté et une immigration encouragée pour complaire aux entreprises. Les Trente Glorieuses ont laissé sur le côté de la route toutes ces populations déshéritées et les Trente Peu Glorieuses qui ont suivi n'ont fait qu'aggraver les choses en les parquant dans des réserves qui sont devenues des dortoirs sans commerces ni travail ni services publics.


Les sixties étaient les années métro-boulot-dodo; dans les années 2000, le boulot n'est plus là, les transports en commun évitent ces banlieues et le sommeil est difficile avec les gamins désœuvrés qui font du bruit la nuit.


Et les modernes bidonvilles, que souvent la police de la République évite par surcroît, sont les foyers contemporains d'une délinquance que le pouvoir politique met soigneusement en avant, cachant ainsi ses propres turpitudes autrement coûteuses pour les citoyens.