jeudi 31 mars 2011

Privatisation d'Areva: le risque nucléaire à la merci de la maximisation du profit

Areva, la société française du nucléaire, dont seuls 4% du capital sont cotés actuellement, sera bientôt privatisable en totalité.
Le lancement de ce processus de normalisation boursière a été annoncé aujourd'hui par l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui a précisé qu'une demande d'admission en Bourse de la totalité des actions Areva sera déposée au plus tard le 30 juin. Il est la conséquence de l'entrée au capital du fonds souverain du Koweit KIA en décembre 2010 (4,8% pour 600 millions d'euros), qui avait subordonné cet investissement à la normalisation de la cotation du groupe.
Ainsi, pour satisfaire un Etat étranger et les grands groupes industriels et financiers français, l'entreprise pourra bientôt être entièrement privatisée; la possibilité juridique étant établie, le reste n'est plus qu'une question d'années.
La loi du profit gouvernera bientôt seule cette entreprise, comme Tokyo Electric Power qui a sous-estimé les risques courus par la centrale de Fukushima.

On connaît le résultat.


9 commentaires:

emile red a dit…

On sait ce que sont les modalités de sécurité, de prévoyance et d'anticipation dans n'importe quelle entreprise privée, on a vu les résultats dans les chemins de fer Anglais, ce qu'ils sont en Inde ou dans certaines Cie aériennes.

Pourquoi en serait-il autrement chez Areva, on protège l'employé, l'usager, la nature toujours au minimum et d'autant moins si les lois ou les contrôles n'existent pas ou peu et même dans le cas où existeraient des lois, on voit comment celles ci sont bafouées, voir Servier, et toutes ces combines dans l'unique but de maximiser les profits à court terme.

Tokyo Electric fera encore des bénéfices dans trente ou quarante ans, reversera un maximum de dividendes aux actionnaires pendant que l'état Japonais et les contribuables se ruineront à décontaminer, nettoyer le site, soigner les irradiés et suivre méthodiquement les malades présents et futurs.

Et nous dans notre pays qui marche sur la tête, alors que nombreux sont les pays qui remettent en cause les privatisations, nous fermons les yeux, la bouche, le nez et les oreilles tant la vision de notre incurie assourdit, pue et nous empoisonne.

Mais la population est rassurée, la solution toute faite nous est proposée sans sourciller et nombre de citoyens tombent dans le panneau de cette fille à papa aussi méprisable que dangereuse qui joue exactement le jeu qu'on lui assigne.

Qui a dit que fascisme, libéralisme et gogos étaient du même tonneau ?

Philippe Renève a dit…

Bonjour Emile
C'est bien ça: les intérêts privés à court terme priment sur l'intérêt public à court et long terme.
C'est la nouvelle vision du monde selon les pouvoirs économiques (et largement politiques): s'en mettre tout de suite plein les poches, demain on verra.

ardèche a dit…

Bonjour,

Le tonneau des Danaïdes alors. Puisque malgré les grèves, les manifestations, les votes etc...
l'eau continue à s'écouler. Fasciste non, libéraliste non, gogo assurément n'ayant pas d'autre alternative que de l'être. Je me ferai pûtôt l'effet d'être Sisyphe. Trop puissants pour nous ces gens là. L'idée d'une révolution n'est même plus envisageable, noyautés nous sommes depuis longtemps. Reste le petit geste quotidien pour aider plus paumés que soi.

Résistante, libre dans sa tête, mais privée de moyen, la voilà la "classe d'en bas" jamais écoutée, très souvent moquée et complètement désespérée.

Philippe Renève a dit…

Bonjour à tous

Monique, la seule solution est d'informer les citoyens de ce qu'ils ne voient pas assez. Quand ils auront compris, ils changeront d'eux-mêmes le système, d'une façon ou d'une autre. Continuons donc nos remarques et nos coups de gueule.

emile red a dit…

Les gogos sus-cités sont, bien entendu, ces gens qui se voient demain dans un pays musulman dirigé par une charia d'acier et sous le joug d'imams couteau entre les dents.

Heureusement qu'il y a encore une partie de la société qui n'est pas dupe de cette manipulation et sait ouvrir les yeux tout grand pour constater que ce scénario est du même acabit que celui que certains gogos dénoncent sans sourciller ni douter et qui est pourtant l'origine de cette nouvelle peur qui les contraint.

En quelques mots, être indéfectiblement sûr qu'il n'y a pas de conspiration du 11 septembre entraîne être indéfectiblement sûr qu'il y a une conspiration islamique, paradoxal, n'est-il pas ?

On peut penser que le 11 septembre n'est pas une conspiration tout en doutant des capacités de réactivité du gvt US d'alors, sans pour cela être un adepte de la conspiration islamique, ça semble bien plus cohérent que de se chercher des ennemis en permanence dans la droite ligne de ce que cultive le néo-libéralisme dans son grand contentement.

ardèche a dit…

Justement Philippe, ils veulent changer les choses, mais les 2 yeux tournés ver la droite de la droite, se trompent de but. Beaucoup ne réagissent que par rapport à leur quotidien, qui, il faut bien le reconnaître n'est pas toujours entouré d'une haie de roses. Alors oui gogos, manipulés, mais qui les a amenés là ? Nos coups de gueule ne pourront pas récupérer cette partie de la population, j'en ai bien peur.

ardèche a dit…

"Vers", bien sûr. n'est pas rimeur qui veut!

Philippe Renève a dit…

Il ne faut pas désespérer, rien n'est définitif, et je suis sûr que ceux qui se tournent vers l'extrême-droite le font plus par dépit que par conviction.

ardèche a dit…

Par dépit, par ignorance, par lassitude. Je ne désespère pas, je suis lucide.

Une soixante-huitarde, ah! comme je debecte cette appelation, qui ne regrette ni ses engagements politiques, syndicaux, associatifs. Has been et bobo, croyez-vous que ces adjectifs insultants donnent envie aux jeunes de faire pareil? De se battre? Ben, les seuls qui en aient envie ce sont ceux d'on nous ne voulons pas.
Qu'as-tu-fais, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu-fais, toi que voilà
de ta jeunesse?
Paul